– À quoi ressemble la météo pour les prochains jours?
Réponse d’une personne normale:
– Il va faire un beau soleil et assez chaud pour faire des activités dehors.
Réponse d’un voileux normal:
– Un beau 10-14 noeuds du Nord-Est, super pour la voile.
Réponse d’un voileux à Porto Rico:
– Comme d’habitude, 16-22 noeuds de l’Est que tu vas avoir dans la face. Drôle de question; tu t’attendais à quoi?

En traversant le passage du Mona, nous pensions que le plus difficile était derrière nous. La côte Sud de Porto Rico offre de multiples ancrages protégés qui nous donnent la possibilité de faire de petits déplacements de jour. Coincés sur la côte Ouest début avril à cause d’un problème de moteur, nous en profitons pour visiter l’île en voiture avec des amis (Kahl et Caroline) venus nous y rejoindre. Le problème de moteur s’avérant être seulement un capteur de pression à changer, nous quittons finalement Boqueron à voile et contournons le Cabo Rojo au Sud Ouest de l’île pour prendre un cap plein Est. C’est malheureusement de là que provient le vent, particulièrement fort (en moyenne 18 noeuds avec des rafales à 30 noeuds, soit 60 km/h). Par l’effet du vent et des vagues, nous sommes ralentis au point que nous naviguons qu’à environ 2 noeuds (3,7km/h), soit 3 fois plus lentement que notre vitesse normale. Le trajet est houleux et nos estomacs sont mis à l’épreuve…
Arrivés à La Parguera, nous avons au moins un ancrage offrant une bonne protection contre le roulis des vagues grâce à des murs de coraux et d’îles. Ces coraux donnent aussi l’opportunité à notre invité Kahl à réaliser ses premières pêches au harpon (spear pole). À la tombée du jour, nous avons une nuit sans lune qui nous donne donc l’occasion parfaite pour aller visiter la baie bio-luminesente voisine. Les étoiles sont alignées pour nous: Une panne de courant généralisée à l’île nous plonger dans la plus totale obscurité dans la baie. C’est en passant ma main dans l’eau que je réalise la magie de l’endroit: ma main se recouvre de centaines de petites points lumineux. Prenant mon courage à deux mains, je me jette à l’eau et je nage dans le noir. Kahl, Caro et Catherine n’en croient pas leurs yeux; mon corps entier est éclairé par des millier de petites étoiles. On se croierait dans le film Avatar. En réalité, ces points lumineux ne sont que des micro-organismes qui s’illuminent lorsqu’on les touche ou qu’elles sont remuées.
Le lendemain, nous faisons nos devoirs et étudions plus en détail la météo pour les prochains jours:
lundi – vents de l’Est de 22 noeuds (rafales 28nds) avec des vagues de 4 pieds.
mardi – vents de l’Est de 18 noeuds, vagues de 4 pieds.
mercredi – vents de l’Est de 20 noeuds, vagues de 5 pieds.
jeudi -vents de l’Est de 18 noeuds, vagues de 4 pieds.
et ainsi de suite…
Voyant qu’à ce rythme, nous ne progresserons pas assez vite pour qu’ils attrapent leur vol de retour au Québec, Kahl et Caroline nous quittent finalement en Uber pour retourner à San Juan. La voiture reste un moyen de transport beaucoup plus fiable et rapide que la voile… Nous continuons notre route le surlendemain, mais cette fois en naviguant de nuit où les vents sont légèrement plus faibles.
Une fois de plus, le défi a été relevé avec brio! L’équipage du Boréas, ce ne sont pas des lâcheux! Bravo pour votre persévérance! D’autres bons moments vous attendent a l’horizon! Pas de doute! 🙂
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Merci Mario!
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