La grosse pomme dans la petite chaudière bleue

Règle de base en mer: Lorsqu’on est malade, utiliser la chaudière bleue. On ne veut pas voir quelqu’un penché au dessus de l’eau se faire emporter par une vague…

Dimanche 1er octobre, midi. Nous quittons New York avec des papillons dans l’estomac, excités de faire notre première longue sortie dans l’Atlantique. Destination Cape May; durée estimée du voyage: 20 heures. La houle provenant du large frappe le bateau de côté et fait tranquillement remonter les papillons vers le haut du système digestif. Résultat, deux membres d’équipage sont malades dans la chaudière et un 3e est sur le bord de l’être. La traversée s’annonce longue, mais heureusement Charles garde le moral et ne ressent pas le moins du monde les effets des vagues. Le vent du Sud nous empêche de filer toutes voiles dehors, ce qui aurait stabilisé le bateau et nous utilisons donc une combinaison du moteur et de la grand voile. À 11h du soir, nous apercevons la très lumineuse Atlantic City et ses multiples casinos. À 2h du matin, alors qu’on vient « tout juste » de passer devant la ville, Danielle me fait la remarque qu’Atlantic City est longue longtemps. Il faut dire qu’on voyage à environ 7 noeuds (13 km/h) et que, de l’océan, la ville se voit à 30 miles nautiques (50 km) à la ronde…

Dès le lever du jour, le lendemain nous atteignons Cape May. Nous y jetons l’ancre, nous ravitaillons en diesel et planifions la prochain étape en fonction du courant des marées. Selon la direction de ces dernières, notre vitesse peut varier de 3.5 à 7.5 noeuds; il est donc essentiel d’en tenir compte. À midi le jour même (2 octobre), nous sommes aussitôt repartis pour la baie du Delaware pour y rejoindre le canal CD (Chesapeake-Delaware). Nous atteignons l’entrée du canal vers 11h30 du soir, nous décidons donc de suivre les conseils du livre de skipper Bob et d’aller nous ancrer derrière une île via un étroit passage peu profond. Dans la noirceur, le défi est de taille, mais il en vaut la peine puisque l’île nous abrite des vagues générées par les cargos qui se rendent à Philadelphie. Le 4 octobre au matin, nous nous engageons dans le canal CD et nous arrivons à Annapolis en soirée, juste à temps pour le plus gros salon du bateau sur la côte Est. En deux jours passé au salon, nous avons dépensé pas mal d’argent (2300$ sur un radeau de survie, entre autres choses…) et Charles s’est fait de nouveaux amis que nous reverrons sur la route des Bahamas et des Antilles.


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